Jour 1
Départ de Kyoto et arrivée à Osaka. Le trajet s’est fait sans aucun problème. J’ai fait une tentative d’avancer mes devoirs… J’ai échoué de manière pitoyable. A l’arrivée de la gare d’Osaka je cherche où se situe ma guest house. 10 min à pieds… Je suis vraiment explosée, et je lutte contre le fait de m’écrouler quelque part et ne plus jamais me relever. En plus, le paysage ne m’aide pas à me motiver car je suis dans une zone de travaux, et tout ce que je vois sont des planches blanches qui cachent le terrain en construction.
Mais j’y suis arrivée. Et je ne suis pas mécontente de m’installer dans mon lit. D’ailleurs ce n’est clairement pas le même luxe qu’à Kyoto, mais de toute façon je ne fais que d’y dormir, dans mon lit, le reste du temps je suis dehors !
Voici mon lit, c’est petit mais je suis quand même heureux de le trouver
En parlant de dehors… C’est l’heure de manger ! Ça remotive un peu les troupes… Enfin, troupe constituée de moi seule bien sûr. Sur le chemin, un train décide de me barrer la route. Au Japon, des passages à niveau dans la ville comme ça sont assez courants, bien plus qu’en France, et ce n’est pas la première fois que ça m’arrive… Mais quand même, ça me plaît toujours autant.
I like trains
Bon, on ne se refait pas donc je décide de manger… un ramen ! Au passage, c’était un ramen qui sortait de l’ordinaire car au lieu d’un ramen aux os de porc (tonkotsu) c’était un ramen au os de bœuf ! Et on ne dirait pas comme ça mais c’était tout simplement excellent, et le goût est clairement différent d’un tonkotsu !

Ca ne paie pas de mine pour la caméra, mais pour les papilles tout allait bien
Je termine ma soirée dans un sento dans une petite ruelle toute mignonne.
Contrairement à Paris, au Japon on n’évite pas les petites ruelles la nuit !
J’ai eu un peu de mal à trouver le sento malgré le gros ゆ « yu » marqué en rouge. La fatigue a dû jouer, je pense…
En japonais lorsqu’il y a un ゆ cela signifie qu’il y a un sento. おゆ « oyu » signifie eau chaude en japonais. Alors pourquoi il n’y a que le yu ? Le « o » devant le yu est en fait une marque de respect car les japonais accordent une grande importance aux sento et aux onsen.
Lorsque je suis rentrée j’avoue que j’ai un peu eu peur car le mec qui tenait le sento ressemblait à un Yakuza (un membre d’un groupe du crime organisé au Japon), mais je dois juste pas être habituée aux looks d’Osaka comparé à ceux de Tokyo. J’ai pu entendre qu’Osaka était une ville bien plus rebelle à côté des mœurs respectueux et carrés de Tokyo, ça se détache du reste du Japon. Au final c’était un sento très mignon et j’ai discuté avec les petites vieilles du coin, comme d’habitude.
Une fois bien propre et bien lessivée, je suis rentrée dormir sans demander mon reste.
Jour 2
Étant seule dans mon logement j’ai profité de cette matinée pour dormir tout ce dont j’avais besoin. Ayant bien récupéré je m’intéresse à mon programme de la journée.
Osaka est la 3ème plus grande ville du Japon. Elle était la capitale du Japon entre le milieu du 7e et le milieu du 8e siècle. C’est d’ailleurs dans cette ville que fut construit le premier temple bouddhiste du Japon, le temple Shi Tennō-ji, construit à la fin du 6è siècle.
Première étape: le château d’Osaka. Petite vérification que celui ci ne soit pas fermé à cause du coronavirus, on ne sait jamais, car le nombre d’attractions touristiques fermées à cause du corona sont de plus en plus nombreuses. Mais pour le château, visiblement c’est bon ! Je me mets alors en route et profite de mon heure de marche pour analyser le monde qui m’entoure.
Osaka est vraiment différent du reste du japon. Les gens traversent au rouge et marchent à droite (à gauche dans le reste du pays). Ils ont vraiment un côté rebelle. Les rues sont un peu plus sales que ce que j’ai pu voir ailleurs et j’avais vraiment l’impression d’être en Europe. Aucun doute, Osaka est la ville rebelle du Japon.
En route, je croise une habitante qui, à peine arrivée dans le parc, se fait agresser par une horde de pigeons. Je n’en avais jamais vu autant au Japon ! J’observe la scène, curieuse de ce qu’il va se passer, car les pigeons semblent vraiment connaître cette dame, et cette dernière ne se formalise pas de cet engouement autour d’elle. Elle finit par s’assoir simplement sous un cerisier pour les nourrir.
Mon chemin se déroule sans autre point d’intérêt particulier, jusqu’à ce qu’au loin j’aperçoive le château d’Osaka. Majestueux et immense. Il culmine en haut d’une colline entouré de parcs et d’eau. Magnifique.
Bonne chance pour l’attaquer !
Je rentre dans le parc par le pont, car de l’eau entoure le lieu un peu comme des douves et j’avance tranquillement. Le château est de plus en plus grand à mesure que je m’approche. Puis enfin j’arrive en haut. L’endroit est magnifique ! A côté du château se trouve une place où les gens peuvent se promener à côté du château.
Le château d’Osaka est un des châteaux les plus célèbres du Japon. Il a joué un rôle majeur durant l’unification du Japon au XVIe siècle. Initialement fait de granit, la construction du château débute en 1583. Il a été détruit de nombreuses fois et les derniers dégâts datent des bombardements de la seconde guerre mondiale. La structure actuelle date de 1997 mais le granit à laissé place au béton, cependant il parait que les remparts et les douves sont d’origine.
Majestueux est le terme, je dirais !
Mais je veux rentrer dans l’enceinte maintenant. Je cherche l’entrée et vois de loin des guichets fermés. Je le sens mal, ce n’est jamais bon signe quand les guichet sont fermés…. Je m’approche pour être sûre, malgré qu’au fond de moi je sache déjà ce qui est écrit sur le panneau. Oui, l’intérieur est bien fermé à cause du coronavirus. Dommage. Je le ferais avec les autres trucs que je veux faire à Osaka (aquarium et universal studio). Bon, l’extérieur est déjà très beau et valait le détour.
En route vers mon prochain point. Il fait chaud même si le ciel est un peu couvert, ce qui rend la balade agréable. On ne crève pas de chaud non plus, donc ça va. Je me balade au gré de petites ruelles typiques japonaises. Ici, on est loin de l’occidentalisation des grandes rues. Osaka a quand même su garder son style japonais.

Pas de doutes, c’est pas Berlin.
Dōtonbori est une rue qui se situe entre le pont Dōtonboribashi et le pont Nipponbashi. Cette rue est l’emblème d’Osaka. Elle est notamment connue pour son running man de la marque Glico.

Il doit être fatigué à force de courir… Il aurait pu juste partir à point.
J’ai fait une halte au donki, un magasin de… à peu près tout, qui propose une grande roue afin d’avoir une vue sur l’ensemble de la ville. Oui une grande roue dans un magasin. C’est normal au Japon !
C’est pas à Carrefour que vous auriez cette vue hein ?
J’ai ensuite arpenté la célèbre rue à la recherche de quelque chose à manger. Ce qui frappe dans cette rue ce sont les grosses statues qui sortent des magasins. C’est assez impressionnant.
Mais il y a quoi à l’intérieur du coup ?
Je voulais manger des kushikatsu.
Les Kushikatsu e sont des brochettes de tout et n’importe quoi, bœuf, porc, du poulet, des fruits de mer, des œufs de caille, et même des légumes.
J’ai trouvé une échoppe qui en proposait et je voulais y aller, mais un mec m’a abordé en me demandant ce que je voulais manger. Je lui ai dit que j’étais intéressée pas les kushikatsu et ma dit que son resto au sous sol en proposait. J’y suis donc allée. Ca marche bien comme marketing, dites donc…
Mais c’était une resto d’okonomiyaki, une autre spécialité d’Osaka.
Okonomi signifie « ce que vous aimez » et yaki signifie « grillé ». On grille donc ce que l’on aime. Il est composé d’une pâte qui enrobe les ingrédients que l’on souhaite découpés en petits morceaux, le tout cuit sur une plaque chauffante. Il existe à travers le Japon de nombreuses variantes.
J’ai vu qu’ils proposaient effectivement aussi des kushikatsu… C’était dûr de choisir, alors j’ai décidé de prendre les deux
C’était délicieux et le concept de mettre okonomiyaki sur une plaque qui chauffe pour garder le plat chaud pendant qu’on mange est une très bonne idée.
Les brochettes (kushikatsu) et l’okonomiyaki ! Si vous voulez goûter ce dernier, Atsu Atsu à Paris en propose…
C’est le ventre bien rempli que j’ai continué mon chemin vers Denden Town; c’est un peu le Akihabara d’Osaka. Un quartier de l’électronique initialement; mais dérivé en quartier d’otaku, les fans de manga et d’anime.
J’ai fais quelques boutiques puis me suis dirigée vers un game center dans lequel j’ai fait des partie de Dance Dance Revolution, le fameux jeu où il faut appuyer sur des boutons en dansant en rythme, et du jeux de musique avec les mains jusqu’à ce qu’un mec me dise qu’il aimerait bien jouer aussi… Bon, c’est vrai que je m’étais un peu laissée emporter.
De toute façon il était presque 19h et c’était l’heure de rentrer. Je n’ai pas du tout fini tout ce que je voulais faire mais je m’en occuperai demain.
Je termine la journée avec le même ramen que la veille, parce qu’il y a pas, il était très bon !
Jour 3
Je vois qu’il pleut, et mon téléphone me dit que ce sera le cas pour toute la journée, ce qui contrarie mes plans. En effet, je voulais aller au temple dans lequel je n’ai pas pu aller hier et à Minoh. Le temple est visitable sous la pluie mais Minoh est une balade un peu nature ce qui complique grandement.
A la place j’irai dans la plus longue shotengai du Japon. Comme c’est couvert, ça ne pose pas de problème d’y aller quand il pleut, pratique.
Je demande à la dame de la guest house de rajouter une nuit à mon périple. Je décide de faire nuit par nuit car peut être qu’il faudra rentrer en urgence sur Tokyo si jamais un confinement total est annoncé. Mais si possible je souhaite rester jusqu’à vendredi et rentrer avec un bus de nuit vendredi soir, et on est est déjà mercredi.
Bref.
Je décide de prendre les transports, car marcher 1h30 sous la pluie ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable, et me dirige donc vers le shi-tennoji.
De belles couleurs boisées
Il est considéré comme le plus vieux temple du Japon, créé à la fin du 6ème siècle. Bien sûr, il a dû être reconstruit depuis, mais n’en reste pas moins impressionnant. Il est également très important pour les Japonais car il est le premier temple bouddhiste construit au Japon.
Le temple se situe dans une zone où de nombreux pavillons ont été construits ainsi qu’une grande pagode superbe qu’il est possible de visiter, mais actuellement fermé à cause du coronavirus. De tout mon voyage, Osaka est le premier endroit ou je souffre vraiment des effets négatifs de la pandémie.
Tant pis, je me contenterai de l’extérieur qui est superbe. Sur un plan je remarque qu’ils indiquent une boutique de gâteaux en forme de la cloche de shi-tennoji fourré à l’azuki (haricot rouge). Je m’y dirige alors pour m’acheter ce mets vieux de plus de 120 ans ! En effet la boutique a été créé en 1900 pour rendre hommage à la cloche du temple.
Petit point négatif, à cause de la pluie, tous les yatai (stands de nourriture) et le quartier de shin sekai sont vides, avec la plupart des boutiques et yatai fermé. Mon passage était donc… un simple passage. Je n’ai même pas pris le temps de prendre des photos.
Dommage car Shinsekai, qui signifie littéralement “nouveau monde” et lorsqu’il fut conçu, en 1912, il se voulait futuriste et avait l’ambition de devenir l’un des symboles de la ville.
Puis ensuite je reprends le métro en direction de la fameuse plus longue shotengai du japon. Et le temps d’arriver, c’est l’heure de manger ! Parfait. Je me mets en quête de mon repas du jour.

C’est vrai qu’elle semble longue
Je croise pas mal de resto qui ont l’air très bon mais mon choix se faire sur un resto de tonkatsu qui propose du gyukatsu. La serveuse est moyennement aimable, ce qui ne me donne pas envie de rester, mais le bœuf pané me tente trop…. Elle a de la chance.
Je suis sur le comptoir comme souvent et j’observe le masta préparer mon repas. Superbe, j’en ai l’eau à la bouche quand il arrive enfin. Magnifique ! Le boeuf fond en bouche, c’est tout simplement divin.
Si ce n’est pour la serveuse, j’y retournerai bien !
Repue plus que je ne le pensais, je continue ma visite de la shotengai. Cette rue donne l’impression d’être revenue dans un Japon ancien. On peut y trouver de tout. Boutiques de vêtements, restaurants en tous genre, supermarchés à néons, pachinko, cafés, boutiques de livres…
Au total, c’est plus de 600 commerces sur une longueur de presque 3km. Apparemment elle serait construite autour du sanctuaire Tenmangu que je me suis empressée d’aller voir.

En effet, il est joli !
Et alors que je visitais, un papy commence à essayer de me parler et me demande si je veux prendre une photo de moi. Je lui répond que non et sort son téléphone et me prend en photo avant de partir. Ok….
Une enseigne m’a attiré l’œil. Une boutique de kushikatsu. Mais une vraie enseigne purement de kushikatsu contrairement à hier ou c’était une enseigne d’okonomiyaki avec la possibilité de manger un peu de kushikatsu.
Le magasin se situe au fond d’une ruelle, alors qu’en soit nous sommes déjà dans une ruelle… Je m’approche de l’entrée et d’un coup je sens une place disponible dans mon estomac pour accueillir quelques brochettes. C’est magique quand même, non ?
Je rentre dans le resto qui est tout mignon. Un resto de quartier qui ne semble pas avoir l’habitude d’accueillir les étrangers. Parfait, ça donne une ambiance très japonaise que j’apprécie. Je commande 2 brochettes de boeuf, 2 brochettes de mochi, une de crevette, une de poulpe et une de calamar.

Ça semble déjà plus typique que celles d’avant !
Pour quelqu’un qui vient de s’enfiler un repas complet, je trouve que les brochettes passaient toutes seules, et je pense que j’aurais pu continuer à en manger encore longtemps. Une fois fini je continue mon chemin et croise encore de nombreuses boutiques et encore beaucoup de pachinko. Je n’en avais jamais vu autant en une seule fois.

Le bout du tunnel !
Et enfin le bout de la rue arrive, et sonne l’heure de rentrer. Il est tôt mais ça va me permettre d’étudier un peu sachant que je ne l’ai pas beaucoup fait et que les cours reprennent mardi… Et mes vacances ne sont pas finies !
Demain, direction Himeji, et c’est pas dans une journée mouvementée que je pourrais faire mes devoirs !


















